Le site Chapeau melon organise un jeu concours, qui débute, aujourd'hui, le 16 octobre, jour de l'ouverture de la nouvelle mouture de notre forum, et se terminera le 15 décembre à minuit. Proclamation des résultats : le 24 décembre.
L'objet de ce concours a pour but d'offrir une série complète de trading cards, éditée par Strictly Ink, à l'heureux gagnant dudit concours. Il s'agit de la seconde série de trading cards éditée, soit 100 cartes. Un second gagnant se verra offrir un set de trading cards de la même série.
Les modalités de ce jeu concours sont simples : il vous suffit d'écrire un texte (entre 1 et 5 pages maximum format A4, interligne double, police 12) où vous parlerez de votre relation avec la série. Le choix de présentation de ce texte et sa forme sont laissés à l'appréciation des candidats (theavengers@online.fr). Le plus beau texte, sélectionné par le jury, sera récompensé.
Le jury sera composé du webmaster et créateur du site, Victor Roullier et d'Emma Peel. Le concours est ouvert à tous et à toutes.
Bonne chance.
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Notre heureux gagnant est : Pierre Hirsinger
Joyeux Noël à tous. A bientôt pour un nouveau concours.
Merci à tous et à toutes pour votre participation. |
Culte parmi les cultes, la série The Avengers fut maintes fois imitée, jamais égalée. Au fil des années, la série continue de fasciner les téléspectateurs, y compris l’auteur de ces lignes. Voici comment…
Il faut remonter dans les années 80 pour ma première rencontre avec John Steed, à l’époque où j’allais encore à l’école primaire. Je pourrais dire que je suis tombé dedans quand j’étais petit et que, depuis, les Avengers ont un effet permanent sur moi…
J’ai en fait connu pendant pas mal d’années uniquement les New Avengers sur TF1. Même si ces deux saisons avaient un côté plus amère et plus réaliste que les épisodes «classiques» (que je n’allais découvrir que plus tard), j’adorais d’emblée l’univers, la démesure présente dans certains épisodes (Le repaire de l’Aigle en tête), le côté décalé du personnage de Steed, la dynamique du couple Gambit/Purdey (cette dernière restant ma Steed Girl préférée après Emma Peel), le rythme et la réalisation des scènes d’action ou encore le côté british de la série (surtout dans sa première saison).
C’est un peu par hasard que j’ai découvert un samedi sur M6 un épisode «classique», un jour où j’étais en visite chez ma grand-mère. Il s’agissait en l’occurrence de l’épisode Jeux, un des plus emblématiques du style Avengers. Passé la surprise (où est Purdey ? Pourquoi ne sont-ils que deux ? Qu’est ce que sont tous ces décors colorés et criards ?…), j’ai fini par apprendre qu’il existait d’autres saisons de la série mais également que d’autres comédiennes que Joanna Lumley avaient donné la réplique à Patrick McNee. Comme je découvrais quasiment en même temps la saga James Bond 007, je savais qu’Honor Blackman et Diana Rigg avaient aussi joué dans la série… sans avoir vu aucun épisode avec l’une et l’autre !
J’ai pu enfin me rattraper fin des années 90 et un abonnement au câble plus tard. Grâce à M6, j’ai pris rendez-vous tous les samedi après-midi avec Emma Peel. Tout en gardant beaucoup d’affection pour les saisons 76-77, j’ai enfin pu apprécier l’ensemble de l’univers Avengers, série la plus aboutie qui soit. Car pour moi il s’agit bien plus que d’une excellente série : c’est un esprit, une philosophie presque. Chapeau melon et bottes de cuir est incontestablement la série la plus stylisée jamais produite ; tout était porté à la perfection : l’interprétation de Macnee et de ses partenaires (et quelles partenaires !), la réalisation, les décors, l’humour, l’extravagance des lieux et des personnages secondaires, les dialogues…
La série a en outre le mérite de ne pas rentrer dans un genre fermé : ce sont les genres qui rentrent dans la série. C’est également cette diversité qui rend chaque épisode palpitant, même si avec le recul certains sont apparus comme inférieurs à d’autres.
L’enchaînement de la (re)diffusion des saisons 5 et 6 m’a permis de savourer pleinement toutes les qualités de la série. Le personnage d’Emma Peel, à la fois belle, brillante et inattendue, reste l’un des plus forts de la culture télévisuelle. Beaucoup ont écrit qu’il s’agissait d’un symbole du changement des mœurs de l’époque et que Mme Peel était le reflet de ce qui arrivait aux femmes dans les années 60. Il m’est plus difficile de le confirmer puisque je n’ai pas connu cette époque ! Il reste que l’arrivée dans la saison 6 du personnage de Tara King, bien trop fade selon moi pour donner le change, marque une baisse de qualité de jeu, Steed n’ayant jamais été aussi intéressant que lorsqu’il était accompagné d’Emma Peel. De même, j’appréciais moins les personnages de Mère-Grand et de Rhonda : si l’on imagine difficilement James Bond sans M et Moneypenny, Steed lui n’a pas besoin de recevoir ses ordres de ses supérieurs. Du moins n’a t-on pas besoin de le voir à l’écran…
Je vais quand même relativiser : certains épisodes de la saison 6 sont excellents, dignes des meilleurs de la série, même. Seulement, l’interprétation de Linda Thorson est dans l’ensemble irrégulière, tantôt excellente (Miroirs est à ce titre un des mes épisodes préférés de la saison), tantôt fade et terne (il y aurait plus d’épisodes à citer…).
Étape suivante, et non des moindres : la découverte de la saison 4. Elle est aujourd’hui ma saison préférée, et je vais m’en expliquer. Il s’agit tout d’abord de la quintessence même de l’esprit Avengers : l’alchimie du duo Steed/Peel fonctionne d’emblée à la perfection, Patrick Macnee interprétant sans faille son personnage de John Steed avec à ses côtés une Diana Rigg flamboyante et qui se révèle comme un complément indispensable.
Le N&B renforce en fait le côté intemporel de l’univers de la série et donne un «charme» énorme à cette saison, qui n’en manque point : personnages secondaires excentriques à souhait (mention excellente au colonel Rawlings de Petit gibier pour gros chasseurs ou au vieux général Goddard de l’épisode Les espions font le service), décors exotiques et dépaysants (le littoral dans Voyage sans retour, la campagne anglaise vue dans bon nombre d’épisodes…), musique grandiose avec la composition du thème des Avengers (qui sera décliné sous plusieurs excellents thèmes repris au fil des épisodes de la saison), intrigues originales qui laissent de plus en plus place à la démesure…
Le style de la série est cependant tellement évolutif qu’à mon sens comparer les saisons ne veut pas dire grand-chose : si l’esprit Avengers est toujours présent (grâce au personnage de Steed, sorte de fil conducteur), chacun peut y trouver son compte tant les différents aspects (interprétation, décors, scénarios…) se sont diversifiés tout au long des 8 saisons.
Pour synthétiser, je dirai que j’apprécie chaque époque mais pour des raisons différentes : la période Purdey pour les qualités citées plus haut, la période Emma Peel (pour des raisons évidentes) et la saison 6 (parce qu’il y a des bonnes choses partout). Quand aux trois premières saisons, c’est tardivement que je les ai rencontrées. Si de but en blanc des épisodes N&B tournés en format vidéo avec peu d’extérieurs ou peu d’action peuvent rebuter, il m’a suffi de replacer cette période dans son contexte pour l’apprécier grandement et imaginer pourquoi au début des années 60 l’Angleterre honore Blackman.
Le show ne serait sans doute pas devenu ce qu’il est devenu si le concept d’un personnage féminin fort n’avait pas vu le jour en 1962. Peut être même l’œuvre dans son ensemble n’aurait-elle pas eu le même impact, aussi fort et durable. Car The Avengers est bien devenu un pan du patrimoine télévisuel et même culturel et social dans une moindre mesure. La série est inscrite pour moi au panthéon des séries comme une référence absolue en matière de fiction.
Et pourtant, je n’ai jamais été nostalgique une seule fois en pensant à la série ou en écrivant ces lignes : je n’ai pas connu les années 60-70 et je ne reproche rien aux acteurs lorsqu’ils ont choisi de quitter la série pour se consacrer à d’autres projets. Je regarde toujours Chapeau melon et bottes de cuir avec le même plaisir et le même entrain et je conserve énormément d’affection pour la série, car elle est bien trop ancrée en moi et ce depuis longtemps pour que je l’oublie.
Comme pour beaucoup de gens sans doute… |