Chapeau melon et bottes de cuir / The Avengers
Chapeau melon et bottes de cuir / The Avengers
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De passage en France, Diana Rigg accepta de donner une interview à l'émission Continentales, dans le cadre de la rediffusion (ou, parfois, diffusion d'épisodes inédits) de la série. Cette interview date de 1992. VOIR LA VIDÉO

Introduction d'Alex Taylor : Il y a quelques mois Diana Rigg est venue en France pour le festival du cinéma britannique de Dinard. Nous étions vraiment très contents dans Continentales, car c'est rare qu'elle donne des interviews ; elle a donné son accord pour que je lui pose quelques questions entre des visionnages de films car elle faisait partie du jury. C'est avec beaucoup d'émotion que je l'ai rencontrée. Même si ça fait comme même 10 ans que
j'interview des gens, je me suis retrouvé tout d'un coup comme le petit garçon qui avait grandi avec Mrs Peel qui était en face. Tout le monde m'avait prévenu qu'elle n'aimait pas du tout qu'on lui parle de Chapeau melon et bottes de cuir ce qui est compréhensible car elle l'a fait il y a plus de 25 ans maintenant et depuis elle a fait bien d'autres choses encore. (…) Je lui ai posé la question si elle préférait faire du thêatre, de la télévision ou du cinéma.

Diana Rigg : Pour moi, le thêatre est plus excitant car c'est le plus direct : vous avez le public en face de vous. Je pense qu'un miracle se produit au thêatre. Parce que les gens pourraient rester chez eux et regarder la télévision. Ils pourraient aller au cinéma, où tout est représenté à l'écran. Alors qu'ils viennent au thêatre qui est souvent très cher, il est difficile de se garer, c'est bondé, difficile et on est à côté d'inconnus. Et les gens mettent en commun leur imagination avec nous les acteurs. Je pense que c'est un miracle, c'est pour ça que j'adore le
thêatre. La télévision, le cinéma, c'est tout à fait autre chose à cause de la technique. Cela n'en est pas moins du grand art, comparable à celui d'un acteur dramatique, mais c'est un autre genre d'art. Il ne faut pas oublier que, quand quelqu'un a joué son rôle, le film est monté, on y ajoutera de la musique et toute sorte d'autres choses qui auraient pu ne pas y être. Indubitablement, le thêatre est la forme d'art la plus pure.

Alex Taylor : Est–ce qu'il y a un rôle que vous avez trouvé dur à jouer ?

DR : J'ai trouvé Lady Macbeth très dur (NDR : elle l'a jouée au thêatre en 1972). Je ne savais pas pourquoi, jusqu'à ce que quelques années plus tard, Laurence Olivier me dise que le secret de Lady Macbeth réside dans son manque d'imagination. Seulement de l'ambition, pas
d'imagination. Et j'ai totalement compris ce qu'il disait et pourquoi je peinais et j'avais des difficultés. Si quelqu'un m'avait donné cette brillante vision de cette femme, j'aurais pu la jouer car j'en suis capable. Alors que je cherchais à la percer, à en trouver la vérité. Et je n'avais pas trouvé cette limite.

AT : Quand avez–vous découvert votre talent pour la comédie ?

DR : Assez tôt, dès l'école. (elle rit)

AT : Où avez–vous été à l'école ?

DR : J'ai été dans une école très convenable. J'étais à l'école auprès de gens de Moravie, de
Tchécoslovaquie. Ils s'étaient installés en 1758 en Grande Bretagne. C'étaient des quakers. Alors à l'église, les hommes étaient d'un côté, les femmes de l'autre. Très convenable. Même si ce n'est pas un très bon terreau pour une actrice !

AT : Cette éducation quaker vous a marquée ?

DR : La discipline m'a marquée en effet. Je crois en la discipline. Si on y souscrit, elle peut vous apporter une paix infinie.

AT : Et quelle discipline vous imposez vous pour le moment ?

DR : Mmmm. Eh bien, je bois, je fume, donc pas de discipline à ce niveau ! (elle rit) Plutôt la discipline de l'esprit, de l'âme.

AT : (nerveusement) Juste une seule question sur Chapeau melon et bottes de cuir que nous venons de diffuser en France : qu'est–ce que ça vous fait aujourd'hui ? Avez vous totalement mis de côté Mrs Peel ?

DR : Non ! On ne peut pas oublier son passé. C'est très important. Je suis très reconnaissante à Mrs Peel. C'est un peu comme feuilleter un vieil album de photos. (elle rit) Je ressemblais vraiment à ça, vous voyez ? Je regarde cette période avec beaucoup d'affection.

AT : Avez vous un épisode préféré ?

DR : Je ne les ai pas vus depuis si longtemps. Pour moi, c'est comme si ils étaient fondus en un épisode unique. Parmi les plus anciens, je me souviens bien des Cybernautes. Parce que j'étais très anxieuse, ce fut un des premiers que j'ai tournés. C'est pourquoi je m'en souviens
bien. Pour le reste… Il faut bien savoir qu'on faisait un épisode tous les 10 jours. Même si les scénarios étaient parfaits, ils avaient tous un moule ; c'est donc difficile de faire ressortir un épisode précis.

AT : Qu'avez vous appris durant le tournage des Avengers ?

DR : J'ai gagné plus de confiance en moi, en tant qu'actrice. Ce que j'ai appris en filmant les Avengers, j'ai du l'oublier en faisant d'autres films. Car on acquiert très vite une perfection technique quand on tourne 5 minutes d'épisode par jour 52 semaines par an. Et ce n'est pas toujours très bon si on tourne un film. Je pense que le côté flou, mystérieux est plus intéressant ; alors qu'en faisant de la télé, semaine après semaine. Il faut être très habile.

Vidéo retrouvée par Cédric

NB : Lorsque Alex Taylor aborde son passé sur The Avegners, Diana Rigg change de regard, fait la moue et lève les yeux au ciel. Cette séquence a été supprimée grâce à l'insertion d'un extrait de Chapeau melon et bottes de cuir

DERNIÈRE MISE À JOUR le 31.01.2006
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Série «The Avengers» : © 1961–1969 CANAL+ IMAGE UK Ltd – Tous droits réservés
Série «The New Avengers» : © 1976 Avengers (Film & TV) Enterprises Ltd.