Ces deux «objets filmiques» relèvent de l’anecdote et du mystérieux. En effet, ils ne présentent pas un intérêt grandissime, que ce soit au point de vue de la narration, de l’intrigue ou de la réalisation, mais, en même temps, paradoxalement, ils agacent l’imagination des fans de Diana Rigg alias Emma Peel, à cause de leur rareté et de leur diffusion clandestine. On aurait presque pu penser qu’il s’agissait d’une arlésienne. Ils ont été nonobstant largement distribués en France, grâce à un fan-club bien connu…
Il s’agit de deux petits films visiblement tournés en super-8 ou, pour le moins, proposés aujourd’hui sous cette forme. Nous parlons, par conséquent, de films semi-professionnels, puisque le super-8 est une technique adoptée plutôt par des amateurs, mais pas exclusivement, loin s’en faut ! Les bobines de Das diadem et Minikillers mesurent respectivement 60 mètres et 120 mètres.
Le doublage - musical exclusivement -, puisque ce sont des films muets, et dépourvus d’intertitres, a donc été rajouté après coup. La musique de Diadem est plus classiquement dans l’esprit des Avengers, elle est incisive et reprend des mesures connues des fans, tandis que celle de Minikillers présente un aspect plus déhanché ou plus psychédélique.
La «légende» associe systématiquement ces deux «OFNI» mais rien ne prouve qu’ils ont été commandités par la même personne, même si cela semble très probable, puisque la même maison de production en est à l’origine. Rien dans la réalisation ou le parti pris narratif – l’expression est pompeuse eu égard à l’ambition affichée des deux films – ne les affilie pourtant l’un à l’autre… Le dénominateur commun est simplement Diana Rigg dans un rôle proche de celui d’Emma Peel. Certains clins d’œil aux Avengers sont parsemés avec plus ou moins de bonheur les deux œuvres.
Les bobines sont présentées dans des boîtes en carton. Celle de Diadem arbore la photo en couleur de Diana Rigg assise dans un feuillage, une mitraillette à la main (scène que l’on ne retrouvera pas dans le film - dans notre copie, pour le moins… - et qui illustre, par conséquent, fort mal le projet). On peut lire sur la face avant de la boîte «Diana Rigg bekannt as Emma Peel» [Diana Rigg connue sous l’identité d’Emma Peel], expression qui vend le produit, comme un avatar des aventures d’Emma Peel. Sur la tranche du boîtier original, on peut lire : «das diadem – spannender Krimi !», ce qui signifie : «Le diadème – Un excitant thriller». La déclaration est quelque peu mensongère ou le film surestimé !
L’emballage des Minikillers est moins loquace : on aperçoit une Emma Peel vêtue d’un ciré jaune qui se cache derrière le pan d’un bateau. La scène est, cette fois-ci, extraite du film que nous avons en main.
1. Das Diadem est un court-métrage de 1966 – soit l’année où Diana Rigg a décidé de quitter la série -, qui se présente dans la lignée de l’expressionnisme allemand. Il est difficile de comprendre ce qui a motivé Diana Rigg, alors qu’elle donnait l’impression de vouloir rompre avec son passé d’Avengers’ girl. Le film dure environ un petit quart d’heure, contrairement à ce que M. Liardet écrit dans son livre publié aux Editions Yris, qui confond Diadem et Minikillers. Il existe, en vérité, plusieurs versions dans la nature de ce film, d’une durée allant de 13 à 20 minutes environ.
Il a été filmé en Allemagne. Aucun crédit n’apparaît à l’écran !!! En tout cas, pas dans la version que nous possédons. Aucune trace de ce dernier n’est disponible dans nos sources, aussi bien livresques que sur internet. Si une âme charitable en sait plus qu’elle nous en fasse part !
2. The Minikillers est un court-métrage de 28 minutes, divisé en quatre petits films, dotés chacun d’un générique bien distinct. Il a été réalisé en Espagne. Il est contemporain, dans la carrière de Diana Rigg, du film de Basil Dearden, The assassination bureau.
L’ensemble date de 1969 et a été réalisé par Wolfgang von Chmielewski et écrit par ce dernier, ainsi que par Michael von Chmielewski.
Les acteurs qui se prêtent à ce jeu sont les suivants : Diana Rigg, José Nieto, Jack Rocha, H. Coscollin, Mme. [nous reproduisons la typographie du générique] Million et El Sali. José Nieto a relativement beaucoup tourné, en Espagne, son pays d’origine. Jack Rocha a eu une carrière peu fournie et H. Coscollin, Mme. Million et El Sali se sont limités à cette seule et unique participation. Je n’ai à ce jour trouvé aucune trace de ces figurants.
Le réalisateur n’a à son actif, d’après mes recherches, qu’un seul épisode de la série allemande Sonne, Wein und harte Nüsse, en vingt-huit épisodes, ainsi qu’un long métrage intitulé Hurra, bei uns geht's rund.
Le producteur de cette petite folie est H.G. Lückel, D. Nettemann. Le film est copyrighté «Accentfilm GmbH International». D’après les registres, cette compagnie n’aurait à son actif que ces deux mini-films… Etonnant, non ? L’adresse, d’après Mike Noon, sur son site Dead Duck, de la société aurait été : Accentfilm GmbH International 433 Mulheim / Ruhr Wallstr. 14, Germany.
On apprend, toujours sur le site de Mike Noon que Minikillers aurait été présenté à l’origine, dans un magazine, comme un véritable film, photographies promotionnelles à l’appui… mais, finalement, il ne reste de ce projet que 28 minutes… Mystère, mystère. Nous n’avons pas eu ce magazine sous les yeux, donc difficile de juger de la véracité de tout ceci. Nous poursuivons nos investigations à ce sujet à l’heure où vous lisez ces lignes.
Le crédit au générique se présente ainsi :
Photography : Josef Kaufmann
Camera assistant : Gerd Weiss
Score: Johnny Teupen, H. Rettenbacher
Production assistant: H.G. Tienemann
Script girl : Ulrike Kercher
Unit manager : Virgilio Valle
Film editor: Erika Winter
Make-up: Ingrid Hartkopf, Waltrand Winkler
Technical assistant : Lothar Büscher
Title mirrors : Vittorio Bonato
An Accentfilm Production
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